Une entreprise éphémère lancée à Valenciennes, « on veut aider les seniors sans emploi »

Le 25/03/2024 - 88379 vues

Par Dorian Marchiset

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C’est un défi loin d’être anodin qui a été lancé à Valenciennes ce mardi. Une entreprise éphémère a effectivement vu le jour avec , à son bord, environ 70 chercheurs d’emploi. Le principe de cette structure consiste à regrouper les associés qui cherchent un nouveau travail et les rendre « acteurs de l’emploi », selon les mots des organisateurs.

Comment ? Sur la cinquantaine de projets similaires à celui déjà lancé en France, les demandeurs d’emploi travaillent ensemble pour trouver et démarcher des entreprises. Leur objectif : faire venir des entrepreneurs pour organiser des entretiens et retrouver un job au plus vite.

Et s’il y a plus de 50 entreprises de ce genre dans l’Hexagone, celui de Valenciennes comporte une particularité puisqu’il est destiné aux chercheurs dit seniors. Toutes les personnes qui ont rejoint l’aventure ont plus de 45 ans, un âge à partir duquel il est souvent plus compliqué de retrouver un emploi. « Sur le territoire valenciennois, les plus de 50 ans représentent 25 % des demandeurs d’emplois. C’est une personne sur quatre, donc c’est un chiffre important », affirme Guillaume Quenet. Le sous-préfet de Valenciennes ajoute qu’un tiers de ces demandeurs seniors est un chômeur.

« Les patrons préfèrent un jeune à nous »

Pour les participants le constat est simple, leur âge est un frein conséquent dans la recherche d’un nouvel emploi. « Quand on est dans la dernière ligne droite, on est souvent mis de côté et on préfère aller chercher des jeunes. Mais pourtant on a tout autant de talent et de choses à apporter dans les entreprises, relate Natacha, 46 ans, membre de l’entreprise éphémère. Et je tiens à appuyer sur le fait que c’est encore plus compliqué quand on est une femme. »

Pour expliquer le recrutement favoriser des jeunes en dépit des seniors, certains participants ont une réponse toute trouvée. « De nos jours, à compétences équivalentes, un employeur va plutôt rechercher un jeune diplômé. Puisque aujourd’hui la valeur diplômante est tout de même très importante », confie Bertrand, commercial de 56 ans à la recherche d’un nouvel emploi. Parmi les autres raisons qui poussent les employeurs à ne pas choisir leur tranche d’âge, les participants citent également les pépins physiques qui peuvent apparaître ou encore les différences salariales. Des points qui modulent selon l’ancienneté dans le métier, mais qui ne devraient pas empêcher de retrouver un emploi.

Une opportunité pour se réorienter

Depuis mercredi et pour les sept prochaines semaines, les participants de l’entreprise éphémère en verront de toutes les couleurs. Et certains pourraient profiter de cette rotation entre les différents rôles pour découvrir de nouveaux horizons.

C’est pas exemple le cas d’Élodie, elle qui a travaillé de nombreuses années dans une boulangerie. Elle ne se voit pas continuer dans un emploi commercial : « Plusieurs peuvent être proposées ici et on y aurait pas forcément pensé. Il peut y avoir de la formation incluse dedans ce qui permet une reconversion et un virage à 180° ». Les participants ont donc sept semaines pour trouver leur nouvel emploi, après quoi un suivi d’environ six mois sera effectué.