La fermeture inévitable de l’Esad attriste les élus valenciennois

Le 18/10/2023 - 26901 vues

Par Nathan Bigué

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En grande difficulté financière depuis de longs mois, l’École supérieure d’art et de design de Valenciennes entrevoit une fermeture à l’horizon 2025. Créé en 1782, ce pôle artistique valenciennois souffre grandement de la baisse de financement de l’État auprès des 32 écoles d’art françaises. « L’école est quand même un fleuron du Valenciennois. Elle est historique, c’est l’une des premières écoles d’art créées en France. Tout ça, c’est aussi des questions de choix », souligne l’élue d'opposition Luce Troadec (LFI), attristée par cette fermeture de l’Esad de Valenciennes, au sujet du conseil municipal, lundi 2 octobre. « C’est un choix politique qui a été fait, et qui ne date pas d’hier matin », poursuit-elle, alors que les élus d'opposition reprochent une volonté municipale progressive au détriment de l'école, et ce, depuis une dizaine d'années.

Éviter une « fermeture sèche »

Face à cette fermeture, le sentiment de tristesse était partagé par la majorité au conseil municipal. « Moi aussi, je regrette, a ainsi répondu le maire, Laurent Degallaix, aux élus d'opposition. Mais on a tout mis en œuvre. Je suis triste pour les élèves. Nous mettons du personnel municipal à disposition, pour éviter une fermeture sèche. » 
Lors du conseil municipal, la mise en place de deux agents de la ville de Valenciennes auprès de l’école a été votée pour faire face à la situation complexe à laquelle l’Esad est confrontée.« Le problème, c'est que l'école est en perdition. Il ne faut pas fermer cette école de manière sèche, puisqu'il faut que les élèves puissent terminer leur premier cycle universitaire, ajoute Luce Troadec. L’école, même sur trois pattes, doit continuer à fonctionner et son budget doit être à peu près à l’équilibre. C’est dans ce cadre-là que la mairie alloue une certaine quotité d’heures de travail, de fonctionnaires de la mairie, pour assurer les missions à l’intérieur de l’école. »

Des aides nationales en baisse

Malgré tout, les dés semblent jetés pour l’avenir de cette école historique, et tout semble pousser à dire qu’elle ne sera pas la dernière à connaître une telle fermeture. Du moins, c’est ce qu’a avancé Laurent Degallaix au conseil municipal.
« C'est vrai que la Drac (Direction régionale des affaires culturelles) a été mise sur la sellette, notamment par les étudiants qui ont manifesté. Le ministre de la Culture, lui non plus, n’a pas décidé de donner plus d’argent pour que ces écoles survivent », constate néanmoins Luce Troadec. « C’est un sujet qui est très suivi », a répondu la Drac dans les colonnes de La Voix du Nord, en insistant sur l’effort stable de l’État auprès des écoles d’art. 

À noter que le maire Laurent Degallaix met également en exergue les investissements culturels de la ville, et notamment les sept millions d’euros consacrés à la médiathèque et les vingt millions d’euros pour le musée.