Valdunes : aucune offre pour une reprise des deux sites, prochaine échéance fixée au 15 octobre

Le 12/09/2023 - 101783 vues

Par Nathan Bigué

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Très tôt dans la matinée, les salariés de Valdunes du site de Trith-Saint-Léger ont rejoint la ville de Leffrinckoucke pour venir en soutien des autres salariés de Valdunes. À quelques centaines de mètres de la forge, où travaillent près de 90 salariés de Valdunes, ils ont d’abord bloqué l’accès au niveau d’un rond-point. Dans le même temps, un Comité social et économique (CSE) se déroulait au pied de l'usine, dans les bureaux, entre les représentants de MA Steel, l’actionnaire chinois, et de la société Valdunes. 

Après trois heures d’échanges, c’est le délégué syndical CGT de Valdunes, Philippe Lihouck, qui a pris le micro en premier pour débriefer cette réunion "au sommet" devant les salariés. « C’est un abattage pur et simple de la société Valdunes par l’actionnaire chinois, qui a décidé de tuer l’entreprise, a-t-il ensuite réagi à notre micro. Les offres, c’est une simple feuille, sans nom et sans détails. Personne ne reprend les deux sites, ce qui veut dire la mort du ferroviaire en France ». Pour rappel, la date butoire pour que les repreneurs se manifestent était fixée au vendredi 8 septembre. 

Nouvelle date butoire, le 15 octobre

Mais comme pressenti, ces potentiels repreneurs sont seulement intéressés par la reprise de l’un des sites : quatre le sont pour celui de Valenciennes, trois pour celui de Dunkerque. « Sur Dunkerque, on sait qu’il y a deux investisseurs français intéressés mais on ne sait pas ce qu’ils veulent faire de la forge. Ils ont une marque d'intérêt, c’est tout. Lucchini (Italie) est intéressé par Valenciennes, mais seulement par l’outillage », note Maxime Savaux, secrétaire CGT à Valdunes.

D’ailleurs, il précise que les Italiens font partie des "candidats" les plus crédibles, avec les Tchèques du groupe Bonatrans et les Ukrainiens du groupe Interpipe. Le 15 octobre, prochaine échéance fixée par les investisseurs chinois, marquera la date butoire pour que les potentiels investisseurs transmettent leur dossier complet, en détails.

Le projet CGT avec Alstom et la SNCF

Pour les syndicats CGT de Valdunes, la solution pour sauver les deux sites doit passer par un consortium avec Alstom et la SNCF. Comme le répète Maxime Savaux : « Il ne faut pas oublier que la SNCF est détenue par l’État, et qu’une grande partie des commandes d’Alstom proviennent de la SNCF - et donc de l'État. Je pense que l’État a un moyen de pression ». En attendant des réponses à leurs interrogations, les salariés de Valdunes poursuivront leur grève reconductible, avec toujours l’idée d’instaurer un rapport de force, le seul moyen, comme ils le martèlent depuis deux semaines, de faire basculer la balance en leur faveur.